Plaidoyer pour un marketing vertueux
Le marketing peut et se doit de sauver notre planète
Personnellement, j’ai l’intime conviction que le marketing peut jouer un rôle fondamental pour sauver notre planète. Il en a aussi le devoir, après des dizaines d’années de pratiques abusives à vendre de l’illusion et à pousser à la surconsommation.
Oui, le marketing peut être vertueux, utile tant aux entreprises pour rester pérennes via des pratiques responsables, qu’aux consommateurs pour mieux consommer et non surconsommer.
Et si aujourd’hui, on semait la graine pour un nouveau marketing ?
Aux entreprises de se concentrer sur leurs fondamentaux, de s’engager et d’exprimer sans langue de bois leurs convictions, leur utilité sociétale (oui, on parle beaucoup aujourd’hui de RSE pour Responsabilité Sociétale des Entreprises…) pour que chacun puisse clairement choisir d’acheter telle ou telle marque, non en fonction du prix ou de sa notoriété, mais pour ses valeurs.
Aux entreprises de mieux préciser à qui leurs produits et services correspondent, pour quels besoins sont-ils les plus adaptés, plutôt que de matraquer massivement un message non pertinent à des consommateurs écoeurés.
Aux marketeurs de rendre la frugalité désirable, en prouvant que c’est non seulement possible, nécessaire mais surtout facile. Facile de comprendre la différence entre le futile et l’utile, entre l’épanouissement personnel et l’excès, entre une consommation émancipatrice et non subie, entre la richesse personnelle et non la richesse matérielle.
Aux consommateurs de se concentrer sur leur « vouloir d’achat » et non sur leur pouvoir d’achat. Car oui, il faut bien réfléchir à la nécessité de consommer avant de payer.
En fait, il ne s’agit même pas de révolutionner le marketing. Il suffirait juste que chacun comprenne l’importance et le réel avantage à pratiquer un marketing de qualité, vertueux, intelligent et responsable.
Et si on pratiquait la communication et le marketing avec le même soin apporté à une oeuvre d’art ou pour une opération chirurgicale ?
Ainsi, tous les acteurs du marketing et de la communication aurons moins d’angoisse quant à leur devenir face à l’intelligence artificielle (IA) qui, comme certains prétendent, saura nous remplacer allègrement dans nos emplois, comme les machines ont remplacé la main d’oeuvre non qualifiée.
Car oui, nous, professionnels du marketing et de la communication possédons en principe plusieurs qualités que l’IA mettre du temps à acquérir, notamment :
- l’éthique
- la notion de qualité relative
- l’humanité
- le sens des responsabilités
- la poésie et le sens de l’esthétisme
l’humour salvateur et la fantaisie Reste à nous professionnels, de l’appliquer dans chacun de nos actes, comme une responsabilité vis-à-vis des consommateurs.
Ainsi, peut-être que les consommateurs accueillerons plus agréablement la communication des marques car elles leur sembleront plus inspirantes, utiles, intelligentes, artistiques, leur apportant au moins autant qu’un bon film au cinéma ou la contemplation une oeuvre d’art ?
Ainsi, les clients s’orienterons plus facilement vers les produits et services bien mieux conçus et utiles pour répondre à leurs réels besoins, sans consommer à côté, sans se faire d’illusions ou créer des besoins futiles.
Ainsi, nous serons tous prêts à consommer mieux, peut-être moins, mais à un prix plus juste, permettant à toutes les entreprises de vivre durablement, de s’améliorer et de créer de l’emploi.
Vous me trouvez naïve ou utopique ?
J’ai juste espoir en mon métier de « marketeuse » (même moi, ce mot me rebute tant il est mal perçu) et je refuse de me soumettre au défaitisme et au cynisme.
Après 15 ans passés dans différentes entreprises, des grandes comme des petites, cette conviction se renforce chaque jour. Et c’est quotidiennement que je tente de pratiquer ce marketing avec les entreprises que j’accompagne.
Il s’agit aussi juste de pratiques responsables du marketing, celles qu’on enseigne aux étudiants mais qui trop souvent sont mises de côté sitôt entrés dans l’entreprise, pour vendre à tout prix (mais à quel prix ?!).
Certaines entreprises les pratiquent déjà activement et sont reconnues. Reste à convaincre l’ensemble des entreprises…
